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NOS OCÉANS SONT EN FAILLITE : LES DÉCIDEURS NE SUIVENT QU'UNE FOIS SUR DIX LES RECOMMANDATIONS SCIENTIFIQUES
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Date : 17/12/2012 16:30
Thème(s) :  Environnement  ; 
 
 
 
 
Document(s) attaché(s) :
20121214_RAPPORT_WWF_De_la_surpeche_legale.pdf
 
Société communicante :
WWF
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Communiqué :

 

 

 

WWF France

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Communiqué

 

       Paris, le  17 décembre 2012

 

 

Nos océans sont en faillite : les décideurs ne suivent qu'une fois sur dix les recommandations scientifiques

 

Paris, France : Une analyse du WWF intitulée « De la surpêche légale ! » parue le 14 décembre, révèle que sur les 9 dernières années, les ministres européens de la pêche n’ont suivi les recommandations scientifiques que pour 13% de leurs décisions et ont ainsi fixé des quotas en moyenne 45% au dessus de ces mêmes recommandations. Les ministres des pêches ont autorisé la pêche de 6,2 millions de tonnes de poissons supplémentaires par rapport aux avis scientifiques. Les ministres européens de la pêche ont ainsi légalisé la surpêche.

 

Cette analyse du WWF dresse un tableau alarmant sur la légalisation de la surpêche par les gouvernements de l’Union européenne, et ce à quelques jours du vote de la commission PECHE du Parlement européen (groupe restreint d’eurodéputés suivant de près la réforme de la Politique Commune de la Pêche).

 

« Le Parlement européen doit maintenant se rendre compte des conséquences des décisions prises par les ministres de la pêche ces 10 dernières années. Un des exemples les plus flagrants étant celui de la sole en 2008. L’écart entre le Total Autorisé de Capture (TAC) de la sole fixé par les ministres et les avis scientifiques était de 264% ! Le 18 décembre prochain, les députés européens de la Commission PECHE auront une opportunité unique pour inverser la tendance. Le message est simple : permettre aux stocks de se reconstituer en respectant les avis scientifiques» a déclaré Tony Long, Directeur du bureau WWF des politiques européennes.

 

Au-delà du non respect des recommandations scientifiques s’ajoute le problème de la définition même des quotas. Ces derniers étant basés sur la quantité débarquée au port et non sur la quantité de captures réelles. Ils ne tiennent pas compte du nombre de poissons rejetés à la mer qui n’apparaissent donc pas dans les déclarations de capture. Pour exemple, entre 2003 et 2005, la pêcherie de cabillaud en Mer du nord a rejeté à la mer 18 000 tonnes de poissons, ce qui représente une capacité équivalente à
1 300 camions poubelle de taille moyenne.

 

Dans les eaux de l’Atlantique Nord Est exploitées par l’Union Européenne, près de la moitié des stocks de poissons sont surpêchés. En Méditerranée ce chiffre s’élève à 80%[1]. Les flottes de l’Union européenne pillent les eaux communautaires depuis trop longtemps. Continuer à cette cadence portera atteinte non seulement aux stocks de poissons mais, à long terme, finira également par détruire le secteur de la pêche en provoquant le déclin des profits de la pêche et des revenus des pêcheurs. Cette spirale peut-être inversée, pour cela les décideurs politiques européens ont le devoir d’établir une Politique Commune de la Pêche qui permette une restauration des stocks de poisson et une gestion durable de la pêche européenne.

 

« Pour enfoncer le clou, en ne respectant pas les avis scientifiques, les ministres de la pêche non seulement autorisent le pillage d’un « bien public » qu’est le poisson, mais ils encouragent également le gaspillage du poisson par le rejet de celui-ci à la mer et le gaspillage de l’argent des citoyens européens. Entre 2003 et 2012, l’Union européenne a payé près de 7,5 millions d’euros au CIEM[2] pour un conseil scientifique dont les ministres de la pêche ne tiennent absolument pas compte dans leur prise de décision. Il est temps que cela change » poursuit Tony Long.

 

Une tendance positive a été observée sur quelques stocks ces dernières années. Malheureusement ce ne sont que quelques exceptions et non la règle. La situation doit changer et la nouvelle PCP doit établir un cadre solide pour mettre fin à la surpêche et permettre la restauration et le maintien des stocks de poissons à des niveaux durable. La situation des stocks de poissons et de la pêche ne s’améliorera que lorsque les bonnes décisions politiques seront prises.

 

« La gestion de la pêche, pour être durable, doit aller de paire avec une vision à long terme. Le rythme biologique des espèces ne s’accorde pas avec les calendriers politiques et électoraux. Il est temps que les décideurs politiques, Ministres et eurodéputés, respectent les avis scientifiques et offrent une vision à long terme pour le bien des poissons et des pêcheurs » affirme Elise Pêtre, chargée du projet pêche durable au WWF France.

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Pour plus d’information :

 

> Agenda :

- 18 décembre : Vote de la Commission pêche au Parlement européen sur la réforme de la PCP

- 18 et 19 décembre : Conseil des ministres européens des pêches établissant les TAC et quotas pour 2013

 

> Rapport WWF « De la surpêche légale ! » : http://wwf.fr/media/documents/de-la-surpeche-legale

 

> Twitter : #CFPReform

 



[1] European Commission 2012. COMMUNICATION FROM THE COMMISSION TO THE COUNCIL concerning a consultation on Fishing Opportunities for 2012 COM/212) 278 final.

[2] Information du CIEM (Conseil International pour l’Exploration de la Mer) reçues par mail le 28 septembre 2012

 

 

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