Communiqué de presse
Au Conquet, le 05 novembre 2013
Conseil de gestion
Mardi 05 novembre 2013
Le conseil de gestion du Parc naturel marin d’Iroise s’est réuni mardi 05 novembre 2013 au Conquet. A l’ordre du jour :
- enjeux techniques et économiques des extensions d’élevage agricole ;
- le retour sur les opérations de ramassage d’algues vertes ;
- le projet de contrats de développement durable pour la pêche professionnelle dans le Parc marin ;
- lancement de l’appel à manifestation d’intérêt pour des fermes hydroliennes pilotes.
Enjeux techniques et économiques des extensions d’élevage agricole
La Chambre d’Agriculture du Finistère a souhaité présenter au conseil de gestion les enjeux économiques et les évolutions techniques, notamment au niveau environnemental, liés aux extensions d’élevage. En effet, le conseil de gestion peut être amené à se prononcer sur ce sujet dans le cadre d’avis simples ou d’avis conformes.
Cette présentation par la Chambre d’Agriculture vise à expliciter les projets d’extensions d’élevage pour lesquels le Parc naturel marin d’Iroise peut être amené à donner un avis. Elle introduit un rappel du contexte économique marqué par des marchés volatiles qui ont des conséquences sur les volumes de production, aujourd’hui à la baisse et dans tous les secteurs d’activités agricoles. Néanmoins, l’élevage contribue à la, richesse économique, notamment en termes d’emplois. Par ailleurs, ont été soulignés les efforts entrepris depuis plusieurs années par le milieu agricole pour l’environnement : baisse de la fertilisation minérale, amélioration des pratiques agronomiques…
Dans ce contexte, les projets d’extension préparent l’agriculture de demain. La modernisation et la compétitivité sont jugés indispensables pour une croissance durable.
Pour en apporter la preuve, la Chambre d’Agriculture a invité le conseil de gestion à :
- apprécier l’importance d’un projet d’extension et de comprendre son cadre réglementaire ;
- de comprendre les motivations du porteur de projet : viabilité économique, maîtrise des coûts de production… ;
- être conscient des conditions liées à l’extension : longueur et exigence de la procédure, renforcement des règles territoriales…
Retour sur les opérations de ramassage d’algues vertes
Au cours de l’été 2013, deux opérations distinctes de ramassage d’algues vertes ont été expérimentées en baie de Douarnenez, en mer et dans le rideau :
Le ramassage en mer
Depuis 2009, le Parc naturel marin d’Iroise et Brest Métropole Océan réalisent des ramassages d’algues vertes en mer. L’objectif est de diminuer les stocks d’algues en mer, susceptibles d’être une réserve de géniteurs, responsables du développement des algues.
Les premières années de l’expérimentation ont permis de développer la technique de ramassage afin de s’assurer que celle-ci n’ait aucun impact sur le milieu. Plusieurs engins ont été testés pour aboutir à l’utilisation d’une barge ostréicole modifiée, équipée d’une sorte de râteau qui piège les algues : le Corto. Avec un rendement de 10 à 15 tonnes par jour, le Corto a ramassé en 2013 65 tonnes d’algues en baie de Douarnenez.
En conclusion…
Toujours en phase expérimentale, la méthode du ramassage en mer nécessite deux années de mise au point supplémentaires pour pouvoir réellement influer sur la réduction des stocks en mer. C’est à cette condition qu’il sera possible de retarder l’apparition des algues vertes et diminuer le volume échoué sur les plages.
Afin d’optimiser cette technique, sont préconisées certaines améliorations comme la modification du calendrier de récolte. Collectées initialement au printemps et en été, il serait plus intéressant de ramasser les algues en automne ou en hiver alors qu’elles n’ont pas encore pu se développer.
Enfin, l’utilisation des résultats de survols effectués par le Centre d’études et de valorisation des algues (CEVA) est particulièrement utile pour repérer les concentrations d’algues.
Le ramassage dans le rideau
Le consortium « Ulvans » spécialisé dans la valorisation des algues dont les algues vertes, a sollicité les communes de la baie de Douarnenez afin de pouvoir réaliser un ramassage des algues vertes dans le rideau, c’est-à-dire la zone de déferlement des vagues, à partir d’un engin de type agricole.
Non partenaire du projet, le Parc naturel marin d’Iroise est intervenu, à la demande de la Préfecture, pour réaliser une rapide évaluation environnementale de cette activité. En effet, les plages de la baie de Douarnenez sont des habitats vivants assurant des fonctionnalités importantes : gisements de bivalves, dont les tellines, et nourricerie pour les poissons plats.
Les effets sur les poissons plats
Dans la masse d’ulves collectées par l’engin, les prélèvements n’ont pas relevé la présence de poissons plats. En revanche, avec des traits de chalut effectués directement après le passage de l’engin, on observe dans les captures la présence d’individus morts d’écrasement.
Les effets sur les gisements de tellines
Des prélèvements de tellines ont été effectués dans les traces de l’engin et à l’extérieur. Au final, on observe que la mortalité de telline sur l’estran est directement liée au déplacement de l’engin. Il occasionne à chacun de ses déplacements, des mortalités avoisinant 30% des tellines. Des résultats probablement sous-estimés puisqu’ils ne représentent que l’effet d’un seul passage de la machine sur l’estran. Lors d’une récolte normale, il peut y avoir plusieurs aller-retour sur les mêmes traces qui augmenteraient mécaniquement le taux de mortalité des tellines.
Projet de contrats de développement durable pour la pêche professionnelle dans le Parc
Le Parc naturel marin d’Iroise et le Comite départemental des pêches maritimes du Finistère souhaitent mettre en place des contrats de développement durable pour les pêcheurs professionnels, travaillant dans le périmètre du Parc, afin d’encourager les bonnes pratiques.
A l’état de projet, la démarche des contrats de développement durable est basée sur le volontariat des pêcheurs professionnels. Ceux-ci s’engagent alors à respecter un certain nombre de mesures qui vont au-delà de la réglementation. En fonction du niveau de contrainte, des indemnités sont versées de façon temporaire aux navires volontaires.
Phase expérimentale
La première année de mise en place de ces contrats sera expérimentale. La démarche sera testée avec un nombre limité de navires trois mesures prioritaires seront proposées :
- augmenter la taille du maillage des filets afin de favoriser la sélectivité ;
- participer à des campagnes scientifiques sur le marquage de langoustes et de homards pour l’amélioration des connaissances et l’optimisation de la gestion des stocks ;
- participer à une formation anti-pollution pour impliquer les pêcheurs dans les grands plans anti-pollution.
Le critère d’éligibilité
Le critère d’éligibilité retenu pour souscrire à ce contrat sera le temps travaillé dans le Parc. Pour connaître précisément cela, chaque navire volontaire devra s’équiper d’une balise de géolocalisation qui permettra ainsi de calculer le temps de pêche réalisé dans le Parc naturel marin d’Iroise.
En lien avec le projet de la marque « Parc naturel marin d’Iroise »
Ce projet de contrat est complémentaire d’une autre démarche initiée par le Parc naturel marin d’Iroise, celle de la valorisation des stocks. Depuis 2012, afin d’identifier et de valoriser les produits pêchés dans le Parc marin, une réflexion est menée pour la création d’un signe de qualité, c’est-à-dire une marque « Parc naturel marin d’Iroise ». En effet, les navires qui amélioreront leurs pratiques via ces contrats de développement durable seront légitimes à l’utilisation de la marque « Parc naturel marin d’Iroise » pour leurs produits.
Aujourd’hui, la démarche des contrats de développement durable est au stade de projet et plusieurs points restent encore à définir.
Lancement de l’appel à manifestation d’intérêt pour des fermes hydroliennes pilotes
A l’issue du conseil de gestion, M. le Préfet Maritime a souhaité informer le conseil de gestion de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) pour l’installation et le fonctionnement de fermes hydroliennes pilotes.
Lancé le 30 septembre à Cherbourg, par le Président de la République François Hollande, cet appel à manifestation d’intérêt a pour objet d’accompagner la réalisation de fermes pilotes hydroliennes en mer. Il s’agit également de tester l’installation et le fonctionnement des hydroliennes, et de poursuivre, par la suite, la consolidation de la filière.
Les projets devront présenter les caractéristiques suivantes :
- Ils devront être localisés sur l’un des sites suivants :
- Zone du Raz Blanchard
- Zone du Fromveur
- Ils devront comprendre entre 4 et 10 machines avec un productible brut minimum de 2500 MWH par an et par machine.
- Les machines seront connectées au réseau d’électricité national (ne signifie pas le raccordement continental, cette distinction concerne le raz de Blanchard par rapport aux îles anglo-normandes).
- La technologie qui sera installée devra être suffisamment avancée en termes de démonstration en mer. Les résultats d’une démonstration en mer d’une durée minimum de 6 mois devront être disponibles avant la phase de fabrication des machines.
- La durée de démonstration devra être au minimum de 2 ans.
- Un suivi environnemental minimum de 5 ans.
- Prise en compte de la dimension environnementale et territoriale.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au 25 avril 2014.