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Une affaire qui dure
Depuis 1967, l'usine d'alumine Alteo Gardanne déverse en mer Méditerranée des rejets qui remettent en question le caractère durable de cet espace protégé. Des mesures ont été prises au cours des dernières années, notamment avec l’arrêt des rejets des fameuses boues rouges. Mais alors qu’Alteo avait jusqu’à décembre 2015 pour se mettre en conformité avec les textes en vigueur, l’entreprise a bénéficié d’une dérogation grâce un arrêté préfectoral. Cet arrêté lui donne un délai de 6 ans pour améliorer ses rejets et se mettre en conformité vis-à-vis de la Convention de Barcelone. Ce qui signifie que l’usine est autorisée à déverser des rejets sous forme liquide, pour lesquels des analyses ont démontré qu’ils dépassaient, et cela de très loin, les seuils imposés.
Demande d'annulation de l'arrêté préfectoral
Une décision inadmissible pour Surfrider qui, avec d’ autres associations (FNE, et la LPO), a décidé de déposer un recours en justice contre cet arrêté. Surfrider demande son annulation pure et simple, afin que les rejets cessent et que la Convention de Barcelone qui vise à protéger la Méditerranée soit respectée.
« Il est grand temps pour l’industriel de prendre ses responsabilités, car dérogations après dérogations, rien ou peu ne se passe ! Il faut stopper la pollution et prendre des mesures concrètes au bénéfice de notre environnement littoral et marin. Nous avons décidé de ne plus jouer le jeu de l’industriel, si des emplois dépendent de l’activité industrielle de Gardanne, d'autres sont directement liés à l’état de notre environnement et de la qualité de l’eau (tourisme, pêche, etc.) Rappelons de plus que ces emplois sont de la responsabilité de l’industriel, qui aurait dû profiter de ces 20 dernières années pour se mettre aux normes. Nous considérons que protection de l'environnement et emploi ne doivent pas être opposés, et appelons à l'adoption d'une vision globale et durable de la situation. C'est aujourd’hui à Alteo de trouver des solutions adaptées pour être en accord avec la réglementation, et préserver les emplois» explique Sarah Hatimi, chef de projet qualité de l’eau au bureau Surfrider Méditerranée.
Avec ce recours en justice, Surfrider demande à ce que des mesures soient prises dès maintenant pour la protection et la sauvegarde de la Méditerranée.
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