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SAINT-DIZIER FOUILLE SON HISTOIRE
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Date : 28/05/2013 10:08
Thème(s) :  Collectivités locales et territoriales  ;  Histoire - Archéologie  ;  Sciences & Techniques  ; 
 
 
 
 
Document(s) attaché(s) :
DPFouillesArcheologiques.docx
 
Société communicante :
Mairie de Saint-DIzier
place Aristide Briand
52115
[email protected]
 
     
Communiqué :



 

Mardi 28 mai 2013

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Saint-Dizier fouille son histoire

 

La Ville de Saint-Dizier, en partenariat avec l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), organise une troisième campagne de fouilles archéologiques, sur le site des Crassées, à partir du 10 juin. Ces fouilles programmées feront suite aux Journées nationales de l'archéologie qui se dérouleront les 7, 8 et 9 juin.

 

La troisième campagne de fouilles archéologiques sur le site des Crassées à Saint-Dizier (Haute-Marne) suivra les Journées nationales de l'archéologie (JNA) qui auront lieu les 7,8 et 9 juin. A cette occasion, de nombreuses animations sont organisées, à Saint-Dizier : un cycle de conférences sur les sites archéologiques locaux, une exposition légère « L'objet à l'étude » et des temps forts pour les scolaires. Ainsi, la troisième campagne de fouilles sur le site des Crassées débutera le 10 juin. Les archéologues fouilleront la nécropole mérovingienne jusqu'au 29 juin et la villa gallo-romaine jusqu'au 5 juillet. Par ailleurs, des  journées portes ouvertes sont proposées les 22 et 23 juin, de 9h à 17h afin que le public puisse découvrir ce chantier historique exceptionnel.

Les deux archéologues de l'Inrap qui encadrent ces fouilles ont établi un programme de recherche afin de lever le mystère sur les sépultures découvertes en 2002, des secteurs encore inconnus vont en effet être fouillés. Ils seront accompagnés de fouilleurs bénevoles, dont plusieurs bragards, pour étudier les profondeurs de Saint-Dizier. Cette nouvelle campagne de recherches archéologiques est menée dans le cadre d'une convention signée entre la Ville de Saint-Dizier et l'Inrap, pour continuer, selon une périodicité régulière et programmée, la fouille du site des Crassées. Il s'agit de fouilles programmées ; ce programme spécifique rassemble archéologues professionnels et bénévoles pour qeulques semaines, en été.

Concernant la nécropole, l'équipe va poursuivre ses investigations. Les fouilles de 2012 ont permis de compléter son plan. Cette année, « nous essayerons de comprendre l'agencement des tombes, notamment leur relation avec un nouveau type de structure, un empierrement » annonce l'archéologue et anthropologue Stéphanie Desbrosse-Degobertière. Concernant la villa gallo-romaine, les découvertes de 2012 ont livré les plans des différentes salles : termes, vestiaire ou encore sas thermique. Raphael Durost, l'archéologue en charge de la villa déclare : « nous voulons trouver le reste du batiment, au milieu devait se trouver une salle de réception destinée à recevoir les invités, et à l'autre extrémité les appartements du propriétaire. Le tout doit être accolé à une galerie de façade, que l'on retrouve déjà contre les thermes, et qui donne sur le jardin ». Cette campagne pemettra d'en apprendre davantage sur ce site exceptionnel mais aussi sur l'histoire de la Ville de Saint-Dizier.

 

 

Contacts presse :

Emmanuelle Schmitt

Attachée de presse

Ville de Saint-Dizier

Tél. : 03 25 07 31 61

Mail : [email protected]

 

 

 

Le programme des Journées Nationales de l'Archéologie

 

Le cycle de conférences en salle du Conseil Municipal de l'Hôtel de Ville de Saint-Dizier

 

??     Vendredi 7 juin, à 18h : « Vaisselle miniature et fausses monnaies, un lieu de culte d'époque romaine à Saint-Dizier ? »

Dans le cadre des fouilles menées en amont de l'aménagement du parc de Référence, à Saint-Dizier, les archéologues de l'Inrap ont mis au jour en 2012 des vestiges d'une occupation ancienne de l'Âge du Bronze (vers 1200-800 avant notre ère). Mais ce sont surtout les centaines de vases miniatures et de monnaies, vraies et fausses, datant du IIIe siècle de notre ère, retrouvés en bordure d'une voie antique qui retiennent l'attention des chercheurs. Cette conférence présentera notamment cette découverte d'importance dans le Perthois et l'apport de l'étude archéologique à la connaissance des pratiques cultuelles à la période gallo-romaine. Assurée par Hervé Bocquillon, Jean-Jacques Thévenard et Benoit Filipiak, archéologues à l'Inrap.

 

??     Samedi 8 juin, à 15h : « Habitat et vie quotidienne aux époques gauloise et romaine à Thonnance lès Joinville / Suzannecourt »

Cette conférence présentera les résultats de la fouille archéologique menée en 2011 par l'Inrap à Thonnance-lès-Joinville / Suzannecourt, en amont de l'aménagement d'une zone d'activités par la Communauté de communes Marne-Rognon. Trois occupations principales ont été mises en évidence : la sépulture de deux femmes de la société gauloise, un habitat agricole du Ier siècle avant notre ère et un établissement rural de la fin de l'Antiquité. Cette conférence présentera les résultats de l'étude archéologique.

Elle sera assurée par Magalie Cavé, archéologue à l'Inrap.

 

 

??     Dimanche 9 juin, à 15h : « La villa gallo-romaine et la nécropole médiévale du site des Crassés à Saint-Dizier »

Aux veilles du démarrage de la troisième campagne des fouilles programmées sur le site des Crassés, Stéphanie Desbrosse-Degobertière et Raphaël Durost, archéologues à l'Inrap, présenteront au public les résultats obtenus durant la campagne archéologique de l'été 2012. Ces fouilles permettent de mettre au jour une nécropole du Moyen äge dense dont l'organisation révèle une utilisation sur une très longue période, et le plan de la villa gallo-romaine, dont les thermes ont été explorés l'année dernière, se précise progressivement. En complément des résultats de l'année 2012, les chercheurs évoqueront également les objectifs de la prochaine fouille estivale. Cette conférence se tiendra l'hôtel de Ville de Saint-Dizier (salle du conseil municipal) dimanche 9 juin à 15h.

 

Le musée de Saint-Dizier sera ouvert à l'issue des conférences pour que le public puisse admirer les plus beaux objets du trésor de Saint-Dizier, mais aussi les sepultures des trois chefs francs.

Temps forts pour les scolaires, vendredi 7 juin

 

??              Exposition-dossiers  « l'objet à l'étude » : Elle se propose de présenter, au travers de cinq objets emblématiques, le travail de laboratoire qui fait suite à la fouille pour analyser, dater, caractériser et interpréter ces témoins issus des archives du sol. Un percuteur en bois de rennes du magdalénien, un chaudron gaulois de l'âge du Fer, une céramique sigillée gallo-romaine, un ex-voto sur bois du Moyen Âge ou des cuillères en coquillage amérindiennes du Néoindien (entre 660 et 960 de notre ère), autant d'objets étudiés sous toutes les coutures pour mieux connaître les sociétés humaines du passé qui les ont façonnés.

 

??              Interventions de spécialistes de l'Inrap pour présenter certaines spécialités dans les domaines de l'archéologie qui ont notamment été mobilisées lors des fouilles à Saint-Dizier : céramologie, numismatique.... Ces interventions s'adressent à des élèves de cours-moyens et nécessitent une réservation auprès du musée de Saint-Dizier.

 

·      « L'archéologue et la céramique »

Cette animation sera l'occasion pour les élèves d'échanger avec un archéologue de l'Inrap qui leur fera découvrir certains aspects de la céramique romaine et du métier de céramologue en s'appuyant sur les objets découverts lors des fouilles de Saint-Dizier. Ils permettent d'aborder des sujets variés comme les techniques de fabrication des potiers, l'utilisation de la vaisselle au quotidien, ou encore d'évoquer les vases miniatures qui soulèvent bien des questions. Animation assurée par Anne Delor-Ahü, archéologue à l'Inrap, spécialiste en céramologie.

·      « L'archéologue et les monnaies »

Durant cette animation, les élèves rencontreront un archéologue de l'Inrap qui leur présentera les monnaies en tant que sources d'informations et leur intérêt pour l'archéologie. Ce sera également l'occasion pour les enfants de découvrir le métier de numismate, en s'appuyant sur des découvertes faites à Saint-Dizier.

Animation assurée par Benoit Filipiak, archéologue à l'Inrap.

·      « Le métier d'archéologue »

Cette animation permettra aux enfants de découvrir le métier d'archéologue. Les élèves pourront avoir une idée du type de vestiges découverts en fonction des périodes historiques et seront sensibilisés à la diversité des intervenants et au déroulement d'une fouille archéologique.

Animation avec Magalie Cavé, archéologue à l'Inrap et responsable de la fouille de Thonnance lès Joinville

 

 

??              Cycle de visite sur le site des Crassées :

Les élèves, du primaire au collège, auront la possibilité d'éffectuer des visites commentées par les spécialistes du site archéologique de Saint-Dizier.

 

Les fouilles programmées sur le site des Crassées à Saint-Dizier

 

 

Les fouilles archéologiques se dérouleront du 10 juin au 5 juillet 2013. La fouille de la nécropole aura lieu du 10 au 29 juin et celle de la villa gallo-romaine, du 10 juin au 5 juillet.

 

Les portes ouvertes sont programmées le samedi 22 et le dimanche 23 juin, de 9h à 17h.

 


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La nécropole, point d'étape avec Stéphanie Desbrosse-Degobertière, archéologue à l'Inrap :

« La fouille programmée de la nécropole s'est déroulée du 10 au 29 juin 2012.  Elle a rassemblé seize bénévoles dont quatre étaient originaires de Saint-Dizier et des environs. Lors de cette campagne, nous sommes restés dans la fenêtre ouverte en 2011, les vestiges funéraires étant encore très denses à cet endroit. L'équipe 2012 a découvert et fouillé soixante sept sépultures dont douze réductions et cinq crânes isolés. Cela a permis d'une part, de compléter le plan, d'autre part, cela a confirmé l'importante densité des sépultures avec des noyaux dans la zone nord, et de nombreuses superpositions dans la zone sud. Les hypothèses de l'année dernière se confirment.

Ces concentrations sont caractéristiques d'un cimetière utilisé pendant très longtemps et/ou contraint dans l'espace. Les tombes ne s'étalent pas, elles se superposent, et les recoupements engendrent des réductions. Pour l'instant, aucune organisation spatiale ne se discerne. Il faudra attendre la fin de la fouille de cette zone pour essayer de comprendre l'agencement des tombes, notamment leur relation avec un nouveau type de structure, un empierrement, observé dans la partie nord-est de l'emprise. 

En effet, au cours de la fouille d'une tombe une concentration de pierres est apparue autour de celle-ci. Cette concentration a ensuite été dégagée jusqu'à la limite d'emprise de fouille nord.  Il s'agit d'un niveau de blocs de pierre jointifs, sans mortier, qui repose sur un radier de gros graviers. Ce dernier s'appuie directement sur le substrat géologique. L'empierrement s'étend sur une largeur d'environ 1,50 m, et sa longueur actuellement connue est de 2 m. Il semble se poursuivre vers le nord, en dehors de l'emprise. Il se situe dans une zone fortement perturbée par l'occupation industrielle du XIXe siècle. Il est recoupé par des tombes à plusieurs endroits. Cependant, dans le fond de fosse de certaine, un niveau de gravier a été observé. Il faudra le suivre cette année. Il est envisageable que des vestiges du radier aient été sauvegardés et qu'ils nous permettent de connaître l'étendue d'origine de l'empierrement. Nous ignorons actuellement la fonction de cet aménagement (fondations ? sol ? chemin ?...), tout comme sa datation, bien qu'il soit antérieur aux tombes qui l'entament.

Pendant les fouilles, nous pensons,d'une part, continuer à fouiller cette zone afin d'atteindre le sol géologique, dépourvu de vestiges archéologique, et d'autre part ouvrir dans la pente ce qui permettra d'atteindre d'autre type de vestiges. »

 

 

La villa gallo-romaine, point détape avec Raphaël Durost, archéologue à l'Inrap :

« Le réexamen de ce secteur a permis de l'identifier cette fois sans aucune ambiguïté comme des bains privés d'une villa, ne constituant qu'une petite partie du bâtiment résidentiel. Ces bains sont organisés comme tous ceux qui équipent les villas gallo-romaines, c'est-à-dire qu'ils proposent au baigneur d'abord un bain très chaud, le caldarium, puis un bain très froid, le frigidarium. Ce parcours procure un profond délassement, et était apprécié de toute l'aristocratie romaine. Aux « Crassées », il ne reste plus rien de la piscine chaude proprement dite, mais il persiste des vestiges de son système de chauffage par le sol, l'hypocauste. Cette salle chauffée, où la température pouvait monter à 60°, mesure 30m². On ne sait pas comment la piscine se remplissait.

L'autre bain, froid cette fois, est mieux conservé : il s'agit d'une pièce carrée de 10 m², au sol couvert de dalles blanches en pierre de Savonnières. L'eau occupait tout l'espace sur une soixantaine de centimètres de profondeur, et un escalier permettait d'y descendre. La position excentrée de la pièce par rapport à tout le reste du bâtiment lui permettait d'avoir trois côtés en murs extérieurs et ainsi de conserver une fraicheur maximale. L'eau devait par ailleurs être très froide puisqu'elle provenait directement d'une source canalisée aux abords du bâtiment, et coulait probablement continuellement dans la piscine, puis s'évacuait au même débit par un trop plein. Entre ces deux piscines se trouvent deux pièces, l'une chauffée par le sol et l'autre non, qui servait de sas thermique au baigneur, et où il pouvait pratiquer quelques soins corporels. Enfin, lorsque le chanceux bénéficiaire de ce parcours sortait du bain glacial, il aboutissait directement dans les vestiaires où il avait laissé ses vêtements en arrivant.

D'après la datation des quelques fragments de céramique prélevés cette année, ces bains ne seraient pas construits avant la fin du IIe siècle de notre ère, ce qui est tardif comparé aux exemples de villas connus ailleurs en Gaule. Ils seraient occupés jusqu'au début du Ve siècle. Au cours de cette occupation, ils reçoivent une importante campagne de travaux, où les salles chauffées sont réduites de moitié pour une raison inconnue.

Le temps a hélas manqué durant cette campagne de fouilles pour étendre notre exploration au-delà de ce secteur, et ce ne sera qu'en 2013 que seront mis à jour des quartiers restés intacts depuis leur abandon... »


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Raphaël Durost, archéologue - INRAP

 


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Archéologie préventive et archéologie programmée

L'archéologie préventive intervient en amont des travaux d'aménagement du territoire (construction de routes, voies ferrées, parking etc.). À Saint-Dizier des fouilles préventives, précédées d'un diagnostic, ont, notamment, eu lieu sur le site des Crassés en 2002, avant la construction de l'échangeur reliant la RN4 à la ZAC du Chêne Saint-Amant. Une autre fouille préventive a également lieu à Saint-Dizier sur une partie du Parc de référence, durant l'année 2012.

Depuis 2011, la ville de Saint-Dizier et l'Inrap ont signé une convention pour continuer, selon une périodicité régulière et programmée, la fouille du site des Crassés, pendant 5 ans. Les archéologues ne sont plus dans la même urgence, la fouille rassemble archéologues professionnels et bénévoles durant 3 semaines, chaque été.


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L'Inrap

Avec près de 2 000 collaborateurs et chercheurs, l'Inrap est la plus importante structure de recherche archéologique française et l'une des toutes premières en Europe. Institut national de recherche, il réalise la majorité des diagnostics archéologiques et des fouilles en partenariat avec les aménageurs privés et publics : soit près de 2 000 chantiers par an, en France métropolitaine et dans les Dom. Ses missions s'étendent à l'exploitation scientifique des résultats et à la diffusion de la connaissance archéologique auprès du public.

www.inrap.fr


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WWW.SAINTDIZIERARCHEO.FR

   
   
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