Mises sous objectif des médecins : une politique dangereuse qui sacrifie les patients
 

La FNATH exprime sa profonde indignation face à la nouvelle campagne lancée par l’Assurance Maladie, visant à imposer à certains médecins généralistes une réduction forcée de leurs prescriptions d’arrêts de travail, notamment les arrêts longs.

En ciblant près de 500 praticiens dans cette première vague de « mises sous objectif », cette stratégie présuppose que les arrêts prescrits relèveraient d’abus, voire de fraude. C’est une vision profondément injuste et erronée !

Nous tenons à le rappeler avec force : les personnes en arrêt maladie, et plus encore celles concernées par des arrêts longs, sont avant tout des patients. Des patients qui souffrent, qui sont souvent atteints de pathologies lourdes, reconnues en Affection de Longue Durée (ALD), et qui se battent au quotidien pour conserver un semblant de vie normale.

Les premières victimes de cette politique ne seront pas les médecins, mais bien les malades. Les personnes les plus vulnérables, déjà confrontées à la douleur, à la précarité, à l’isolement, verront leur accès à des arrêts nécessaires remis en question. Faut-il attendre que leur santé se dégrade irrémédiablement avant de leur accorder une pause indispensable ?

Sous couvert de maîtrise budgétaire, l’Assurance Maladie fait le choix de la stigmatisation, plutôt que celui du courage politique. Pourquoi ne pas s’attaquer aux véritables causes de l’explosion des arrêts maladie ? Les carrières toujours plus longues, la montée en flèche de la pénibilité au travail, les conditions de travail dégradées dans de nombreux secteurs, les burn-out, le sous-effectif chronique dans les métiers du soin, de l’éducation, du transport ou du social… Voilà les racines du problème !

Mettre la pression sur les médecins pour qu’ils baissent mécaniquement leurs prescriptions, c’est les forcer à choisir entre leur conscience médicale et une injonction comptable. C’est prendre le risque de décisions contraires à l’intérêt des patients !!

La FNATH ne peut accepter une telle dérive. Nous serons pleinement mobilisés aux côtés des patients concernés, des médecins qui refuseront cette logique déshumanisante, et de toutes les forces attachées à une sécurité sociale solidaire.

Nous le disons clairement : la santé ne se gère pas à coups de quotas. Elle exige de l’écoute, du respect, et des moyens à la hauteur des besoins.