
Carine Bailleul — Celle qui écoute parler les bulles
Cheffe de caves de Champagne Castelnau
Dans les profondeurs silencieuses des caves de Champagne Castelnau, Carine Bailleul avance comme on entre dans un lieu sacré. Le geste est précis, le regard affûté, la patience infinie. Rien, dans sa manière de travailler, n’est laissé au hasard — mais rien n’est non plus brusqué. Carine écoute. Elle observe. Elle laisse le vin lui parler.
Ce rapport instinctif au goût et aux arômes, elle le cultive depuis près de vingt ans. Si elle n’était pas devenue œnologue, elle aurait sûrement été nez : c’est ainsi qu’elle décrit ce sens affûté qui la guide depuis son arrivée dans la Maison en 2003. À l’époque, jeune femme originaire du Vercors, elle découvre un milieu où les figures féminines sont rares. Sa première dégustation au Ritz, en 2003, reste gravée comme une révélation.
Ce jour-là, raconte-t-elle, « l’empreinte aromatique s’est ancrée pour toujours ».
Une ascension dans un univers encore marqué par les hommes
Le métier de cheffe de caves — symbole absolu de l’autorité œnologique — demeure un bastion masculin. Mais Carine Bailleul s’y est imposée sans heurts, par la compétence, le travail et une curiosité insatiable. Elle débute auprès d’Elisabeth Sarcelet, rare femme à occuper cette fonction. Pendant vingt ans, Carine apprend chaque geste : remuage, dégorgement, vinification, assemblages… jusqu’à maîtriser l’ensemble de la chaîne.
Ce n’est qu’en 2023 que son talent est officiellement consacré : Cheffe de Caves de l’année aux Trophées Champenois.
Aujourd’hui, elle perpétue un savoir-faire séculaire, mais avec une signature bien à elle : une effervescence délicate, une puissance aromatique immédiatement reconnaissable, ces fameuses notes grillées-toastées appréciées des amateurs.
Pour Castelnau, Carine n'est pas seulement une technicienne : elle est la gardienne des styles, des intuitions, de la mémoire du vin.
Une sensibilité au service du temps long
Loin de toute posture autoritaire, Carine exprime un leadership sensible.
Elle ne s’impose pas : elle infuse.
Elle ne clame pas son savoir : elle le transmet.
Dans un métier où l’on valorise souvent la force, elle revendique la finesse. Dans un monde où l’on célèbre le caractère, elle met en valeur l’écoute. Là où certains cherchent à façonner, elle cherche à révéler.
Carine aime le temps : celui des lies qui mûrissent lentement, celui des millésimes qui se construisent en silence. Elle croit à la patience comme d’autres croient à la création. « La vinification donne naissance au corps du vin, mais il acquiert son âme dans les profondeurs des caves », dit-elle.
Une femme de terrain, une cheffe de caves moderne
Fille d’agriculteurs, Carine n’a jamais perdu le lien avec la terre.
Elle visitait encore récemment les parcelles, discutant avec les vignerons, observant la vigne comme on observe un organisme vivant. Le vin, pour elle, est une matière sensible qui demande plus que du savoir : il exige de l’intuition.
C’est cette combinaison — rigueur scientifique + sensibilité organoleptique + vision créative — qui fait d’elle une cheffe de caves profondément contemporaine. Une femme qui incarne une nouvelle génération d’œnologues : moins dans la démonstration, davantage dans l’expression personnelle.

Nous sommes à votre disposition pour vous donner les informations dont vous auriez besoin, organiser un interview avec Carine Bailleul ou l'organisation d'un reportage au sein des caves Castelnau.
Contact presse : Laurence Desmousseaux I [email protected] I +33 621 621 353
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