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ANNULE ET REMPLACE - DÉCLARATION DE LA PRÉSIDENTE DE L'UNIVERSITÉ DE STRASBOURG : 'LA LIBERTÉ D'EXPRESSION EN DANGER'
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Date : 09/10/2025 14:13
Thème(s) :  Enseignement - Education - Formation  ; 
 
 
 
 
Document(s) attaché(s) :
2025-10-09-CP-Declaration-presidente.pdf
 
Société communicante :
UNIVERSIT? DE STRASBOURG-UNISTRA
[email protected]
 
Contact société communicante :
Armelle  TANVEZ
directrice de la communication
 
Contact presse :
Armelle  TANVEZ
directrice de la communication
Tél. : 06 78 08 10 68
[email protected]
     
Communiqué :

9 octobre 2025
 

Déclaration de la présidente de l’Université de Strasbourg
« La liberté d’expression est en danger »

Après la condamnation des tags violemment antisémites et contraires à la dignité humaine sur les locaux du Cardo, signalés au procureur, la présidente de l’Université de Strasbourg, Frédérique Berrod, revient sur les conditions de la liberté d’expression à l’université en déclarant que « l’Université de Strasbourg est un lieu de formation et de recherche protégé de toutes les formes contemporaines de restrictions des libertés académiques. »

 

Les actes commis à Sciences PO Strasbourg dans la nuit du 7 au 8 octobre, consistant en des tags violemment antisémites, sont inadmissibles, et contraires à la dignité humaine. L’Université de Strasbourg a transmis un signalement auprès de madame la Procureure de la République et une plainte pénale a également été déposée, ouvrant une enquête pour permettre de sanctionner lourdement celles ou ceux qui se livrent à ces exactions au cœur de la nuit.

L’appel au crime, l’apologie du terrorisme et la diffusion de la haine antisémite ne relèvent pas de la liberté d’expression. Je suis garante de cette liberté sur les campus de l’Université de Strasbourg. Elle consiste à permettre à toutes et tous d’exprimer leur opinion, de dire leur point de vue, de discuter d’idées, même des idées qui peuvent choquer, qui peuvent déranger et particulièrement des idées qui ne sont pas les nôtres. Cette liberté est en danger et il est de ma responsabilité de le clamer, particulièrement en ce jour où l’un de ses plus ardents défenseurs, Robert Badinter, entre au Panthéon.

Sur un campus universitaire, cette liberté est aussi et peut-être même autant un devoir, celui de discuter d’idées qui sont étayées par la science, éprouvées par la recherche. Elle implique un apprentissage de l’écoute. Elle ne peut pas se réduire à l’invective, à la pression sur les réseaux sociaux, aux menaces contre les personnes. Les discours violents, les menaces de représailles qui proviendraient de toute personne à l’université ne sont pas acceptables, y compris quand les violences se développent sournoisement derrière nos écrans ; même quand les menaces résultent de manipulations politiques extérieures à l’Université de Strasbourg et qui ont pour objet de mettre les campus au cœur de la folie qui s’empare du monde.

C’est bien cette violence, drapée dans la revendication d’une manifestation d’idées politiques prétendument humanistes qui a conduit aujourd’hui un homme à renoncer à faire une conférence dans le cadre d’un forum de la paix à Sciences PO Strasbourg https://www.sciencespo-strasbourg.fr/agenda/evenement/forum-pour-la-paix-un-nouvel-evenement-organise-par-sciences-po-strasbourg.

Le débat suppose, et je le réaffirme, une capacité à l’écoute. Je constate que cette capacité n’existe pas aujourd’hui et ce triste constat s’impose le jour où les otages israéliens du Hamas seront enfin libérés.

Je ne suis pas la présidente d’une université sous influence ; je refuse d’être l’objet, y compris à titre personnel, de pressions qui veulent faire taire l’université dans ce qu’elle a de plus précieux : l’Université de Strasbourg est un lieu de formation et de recherche protégé de toutes les formes contemporaines de restrictions des libertés académiques. Tant que les pressions subsistent, elles rendent impossibles les débats, elles entravent la science, elles participent à l’obscurantisme qui monte dans la société française et qui explose déjà dans de trop nombreux Etats du monde. Dans ces circonstances, il m’appartient de protéger tous les membres de communauté universitaire pour que la sérénité revienne, que toutes et tous travaillent en paix et pour que nous puissions, ensemble, retrouver la fierté d’appartenir à la communauté des scientifiques qui doivent éclairer le monde. Monsieur l’Ambassadeur Danon viendra donc discuter, quand les conditions le permettront, à Sciences PO et partout dans notre Université.

Frédérique Berrod, présidente de l’Université de Strasbourg
Strasbourg, le jeudi 9 octobre 2025

 

Université de Strasbourg

Muriel Aubeneau - Attachée de presse

+33.6 80 52 01 82 / [email protected]

www.unistra.fr

Communiqué de presse | Université de Strasbourg | 9 octobre 2025 1

   
   
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