Communiqué de presse
Octobre 2025
JOURNÉE INTERNATIONALE POUR LA REDUCTION DES RISQUES DE CATASTROPHE - 13 OCTOBRE
Aléas climatiques : les personnes handicapées exposées de façon disproportionnée
Lyon, le 9 octobre 2025. Chaque année, les conséquences du changement climatique exacerbent le risque de catastrophes humanitaires et frappent avec violence des millions de personnes. Cyclones, sécheresse, inondations… Des impacts dramatiques, en particulier pour les personnes handicapées qui sont jusqu’à 4 fois plus à risque de décéder2 en cas d’aléa climatique. Parce que les catastrophes humanitaires peuvent être évitées ou limitées, HI soutient les communautés dans la préparation aux catastrophes et leurs efforts pour renforcer leur résilience sur le long terme.
Les personnes handicapées sont les premières à subir le changement climatique
Alors que les catastrophes climatiques deviennent plus fréquentes[1], les conséquences du changement climatique affectent plus durement certaines populations : le handicap, le genre ou l'âge accroissent la vulnérabilité et réduisent la capacité de faire face aux chocs et de s’y adapter.
Les personnes handicapées sont ainsi touchées de façon disproportionnée par les aléas climatiques, avec un risque de mortalité plus important notamment dans les pays où le handicap est stigmatisé. D’après le Bureau des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNDRR) :
• 84%[2] des personnes handicapées se disent ne pas être prêtes en cas de catastrophes,
• 75%2 des personnes handicapées ont le sentiment d'être exclues de la réponse humanitaire,
• 61%2 déclarent qu’elles rencontreront des difficultés à évacuer même en ayant été alertées en avance,
• 56%2 d’entre elles ne savent pas où accéder à de l’information accessible à propos des risques.
« Penser l’adaptation au changement climatique, c’est aussi penser l’inclusion. Les personnes en situation de handicap subissent très concrètement les effets du changement climatique. Elles rencontrent davantage de difficultés pour évacuer et se protéger lors d’événements climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents. Accéder à leurs besoins essentiels ou se relever économiquement après une catastrophe est aussi bien plus difficile. Enfin, elles subissent souvent une double exclusion – qui sociale et environnementale – qui accentue encore les inégalités. »
Jennifer M’Vouama, spécialiste de la réduction des risques de catastrophes et de l’adaptation au changement climatique chez HI.
Les catastrophes sont le fruit de l’inaction et d’inégalités systémiques. La majorité des crises humanitaires liées aux aléas climatiques peuvent être atténuées, voire évitées si des mesures de prévention, de préparation et de réduction des risques étaient mises en place de manière systématique et anticipée. Agir en amont, c’est agir pour protéger des vies.
Les actions de HI en faveur de la RRC[3]
Par sa situation géographique et la dépendance de son économie à l’agriculture, le Bangladesh est l’un des pays les plus affectés par le changement climatique. Ainsi pour préparer et renforcer la résilience des populations de la région de Kurigram, HI place l’inclusion au cœur de chaque démarche, décision et action concrète. Cela passe notamment par la formation des membres de la communauté aux pratiques inclusives en matière de RRC[4], la participation des personnes handicapées aux comités de gestion des risques et l’élaboration de plans de réduction et de gestion des risques inclusifs (accessibilité des systèmes d’alerte et des abris d’urgence…).
« HI met en œuvre des interventions de réduction des risques de catastrophe et d'adaptation au changement climatique depuis plus de 20 ans. L’organisation travaille à ce que les écarts en matière d’inclusion soient comblés, en donnant aux populations les plus exposées les moyens de faire face aux risques et de s'adapter au changement climatique, et en veillant à ce que les politiques et les pratiques répondent à leurs besoins et perspectives. » ajoute Jennifer M’Vouama.
De l’autre côté du Pacifique, HI intervient également au Pérou. Le pays est fortement exposé aux aléas, notamment la sécheresse ou les vagues de froid, notamment dans les régions andines et tropicales. Dans les provinces de Loreto et de Huánuco, HI sensibilise des adolescents, des femmes et des personnes handicapées aux impacts du changement climatique. En renforçant leurs connaissances et compétences, ils et elles pourront contribuer aux décisions et actions en matière de RRC dans leur communauté. HI travaille par ailleurs avec les fonctionnaires des provinces concernées pour lancer une dynamique collective, impliquant à la fois les populations et les autorités dans des efforts conjoints d’adaptation. Dans un second temps, HI accompagnera les communautés dans l’identification et la mise en œuvre de solutions fondées sur la nature pour les aider à s’adapter aux effets du changement climatique. Celles-ci comprennent par exemple la mise en place de systèmes agroforestiers pour préserver la sécurité alimentaire, ou la restauration des forêts pour réduire l’érosion des sols, les risques de glissement de terrain ou les éboulements.
Investir pour renforcer la résilience et répondre aux enjeux
Si la fréquence et l’intensité des catastrophes climatiques atteignent des records, il en va de même pour leur impact financier : l’UNDRR estime ainsi qu’en 2025, leur coût réel s’approche de 2 300 milliards de dollars.
« Les investissements dans la RRC[5] demeurent trop faibles dans le financement de l’aide internationale malgré l’ampleur du défi, et alors même que financer la résilience aujourd’hui permettra d’éviter des catastrophes plus coûteuses et des besoins humanitaires plus importants sur le long terme » précise Valentine Evangelisti, manager de la réduction des risques de catastrophe et de l’adaptation au changement climatique chez HI.
Les aléas climatiques constituent donc une menace croissante pour la stabilité économique et le développement durable, avec des coûts sous-estimés et insoutenables pour les pays les plus exposés, dont la situation économique et sociale est souvent précaire. Ces coûts les entraînent souvent dans un cercle vicieux d’endettement, de baisse de revenus et de crises humanitaires à répétition qui fragilisent les populations chaque fois davantage. Le contexte de réduction de l’aide internationale rend, de fait, plus urgent encore les investissements en faveur des initiatives de RRC pour diminuer les pertes, en mettant l'accent sur la réduction des vulnérabilités et le renforcement de la résilience.
A propos de Handicap International
Handicap International est une association de solidarité internationale indépendante, qui intervient depuis plus de 40 ans dans les situations de pauvreté et d’exclusion, de conflits et de catastrophes. Œuvrant aux côtés des personnes handicapées et vulnérabilisées, elle agit et témoigne pour répondre à leurs besoins essentiels et améliorer leurs conditions de vie. Elle s’engage à promouvoir le respect de leur dignité et de leurs droits fondamentaux. Depuis sa création en 1982, Handicap International a mis en place des programmes de développement dans plus de 60 pays et intervient dans de nombreuses situations d’urgence. Le réseau de 8 associations nationales (Allemagne, Belgique, Canada, États-Unis, France, Luxembourg, Royaume-Uni et Suisse) œuvre de manière constante à la mobilisation des ressources, à la cogestion des projets et au rayonnement des principes et actions de l’organisation. Handicap International est l’une des six associations fondatrices de la Campagne internationale pour interdire les mines (ICBL), co-lauréate du prix Nobel de la paix en 1997 et lauréate du Prix Conrad N. Hilton 2011. Handicap International agit et témoigne partout où « vivre debout » ne va pas de soi.